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La très longue liste des prix Nobel de physique (elle commence en 1901 avec le nom de Wilhelm Röntgen, découvreur des rayons qui portent son nom – rayons encore dits « rayons X ») ne comporte que deux noms de femme : ceux de Marie Curie et de Maria Goeppert-Mayer. Les femmes seraient-elles moins « douées »? Que non. Lise Meitner, Jocelyn Bell-Burnell, voire Mileva Marić étaient tout aussi dignes de recevoir un Nobel. Si la communauté scientifique reconnaît aujourd’hui l’injustice faite aux deux premières, le cas de Mileva Marić demeure, lui, plus délicat. Il reste cependant que
Lise Meitner (Vienne, 1878 – Cambridge, 1968)
| Cette physicienne, autrichienne d’origine, découvre en 1923 la transition non-radiative, laquelle prendra par la suite le nom d’effet Auger en l’honneur du scientifique qui, deux ans plus tard, a complété la description du phénomène. À partir de 1934, Lise Meitner travaille avec le renommé Otto Hahn sur la production en laboratoire d’éléments plus lourds que l’uranium. Tous deux sont aidés par le chimiste Fritz Strassmann. Leurs travaux mèneront quelques années plus tard à la découverte de la fission nucléaire. Hahn et Strassman recevront le prix Nobel de chimie en 1944. |
Jocelyn Bell-Burnell (Belfast, 1943)
| Doctorante à l’université de Cambridge, elle prépare sa thèse en radioastronomie, travaillant avec entre autres Antony Hewish et Martin Ryle à la fabrication d’un radiotélescope destiné à l’étude des quasars. En 1967, examinant les enregistrements du radiotélescope, elle remarque un signal radio-astronomique différent de ceux déjà connus – un signal dont la position semble constante et dont les pulsations, environ une par seconde, sont régulières : elle venait de découvrir le premier pulsar. Mais le Nobel de physique sera attribué (en 1974) à son directeur de thèse Antony Hewish et à Martin Ryle. |
Mileva Marié (Titel, Serbie, 1875 – Zurich, 1948)
| Première femme d’Albert Einstein, excellente mathématicienne – ce que lui n’était pas –, elle se souciait peu de signer les publications qu’il faisait, et qui très rapidement apportèrent à Einstein une gloire par ailleurs fort méritée. Elle « élucidait avec lui et donnait leur expression mathématique à ses représentations », écrivit en 1991 sa biographe Desanka Trbuovié-Gjurié. Mais la controverse n’a pas cessé depuis quant à savoir l’exacte importance de l’apport de Mileva aux travaux d’Albert, et ce d’autant plus que de nouvelles sources d’information ont été récemment mises à jour. (L’interprétation des documents est toutefois difficile car, contrairement à ceux d’Albert, les documents concernant Milena sont en très mauvais état.) |
Andrée Yanacopoulo
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