mercredi 13 mai 2015

De quelques femmes remarquables - 2

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Aujourd’hui, des femmes remarquables peu connues… et ne se revendiquant pas comme féministes! Bien sûr qu’il y en a eu!

Et après ?



Maria Montessori (Chiaravalle, Italie, 1870 - Noordwijk am Zee, Pays-Bas, 1952)





Bien que diplômée en médecine (en 1896), c’est à l’éducation qu’elle veut se consacrer. Elle donne ses soins aux enfants pauvres, aux défavorisés que personne ne peut ou ne veut prendre en charge. Peu à peu, elle développe ses activités et se consacre aux déficients (enfants retardés sur le plan intellectuel ou atteints d’autisme). Puis, le succès aidant, elle en vient à s’occuper d’enfants normaux, pour lesquels elle met véritablement au point sa méthode : une méthode ouverte, basée sur les aptitudes individuelles et sur le dialogue, chacune/chacun partageant avec les autres son savoir-faire (enseignement mutuel) – bref, une éducation personnalisée, adaptée aux aptitudes et aux talents personnels. On compte aujourd’hui, de par le monde, plus de 20 000 écoles qui portent son nom.


Barbara McClinclock (Hartford, 1901- New York, 1992)



Une variété rare de scientifique, un genre en voie d’extinction : cette spécialiste en cytogénétique a, pendant quarante ans, en solitaire et en dépit de toutes les injustices subies au long de sa carrière parce que femme dans un milieu à forte prédominance masculine, observé le comportement du génome du maïs au cours du phénomène de la reproduction. Elle a montré que, loin d’être à jamais fixé, le génome est sujet à modifications : certains de ses éléments (transposons) se déplacent et vont s’insérer ailleurs dans la chaîne. C’était là une découverte révolutionnaire, qui devait asseoir à jamais l’influence du milieu sur le donné génétique et expliquer ainsi l’évolution du vivant et la biodiversité. Elle est, jusqu’à ce jour, la seule femme à avoir été la récipiendaire unique du Prix Nobel de médecine ou physiologie.



Lucille Teasdale (Montréal, 1929 – Besana in Brianza, 1996)



Médecin spécialisée en chirurgie (ce qui est rare à l’époque), elle rencontre au cours de ses études un Italien, le Dr Pietro Conti, dont l’ambition est d’aller pratiquer en Afrique, dans le nord de l’Ouganda (le pays acquerra son indépendance en 1961). Elle l’y accompagne, puis l’épouse. Ensemble, ils revitalisent ce qui n’était qu’un dispensaire et qui deviendra, grâce à leurs soins constants, l’hôpital St. Mary’s Lacor, à Gulu. Puis ils lui adjoignent une école d’infirmière, y font donner des cours pour éducateurs dans le domaine de la santé. C’est en pratiquant une opération que, ses gants s’étant déchirés, elle sera contaminée par le sang d’un malade porteur du VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Retirée dans une commune de la Lombardie, au nord de l’Italie, elle y mourra du sida.



Anna Walentynowicz (Rowne, aujourd’hui en Ukraine, 1929 - Smolensk, 2010)




Opératrice des grues durant de longues années dans les chantiers navals de Gdańsk (Pologne), elle est de toutes les grèves. Inlassable, elle regroupe les ouvriers en leur faisant prendre conscience de leurs droits. On est sous le joug communiste, les activités associatives sont mal vues par le pouvoir, et elle finit par être licenciée en 1980, à cinq mois de sa retraite. Cette injustice manifeste entraîne une grève massive des travailleurs et la cofondation, par elle et par Lech Walesa, du premier syndicat autonome à voir le jour sous un régime communiste : Solidarność. Elle sera des 96 passagers appelés à périr lors de l’accident de l’avion qui transportait une délégation polonaise (le président du pays y compris) partie rendre hommage aux victimes de Katyn.


Andrée Yanacopoulo


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